Par Yaya Fofana, président du MFA

Il existe des moments dans l’histoire d’un pays où chacun comprend instinctivement que l’essentiel ne se trouve plus dans les slogans, ni dans les appartenances partisanes, mais dans la capacité à restaurer un climat moral sain, une discipline collective et une responsabilité individuelle qui réconcilient le citoyen avec ceux qui dirigent. La Côte d’Ivoire vit aujourd’hui l’un de ces moments rares, où un appel silencieux monte du cœur de la Nation et demande à ses dirigeants de redevenir exemplaires.

Les épisodes récents, qu’ils soient liés à la multiplication de comportements indisciplinés, à l’affaiblissement de la loyauté interne ou à l’éclatement de scandales qui secouent l’opinion, ne sont pas des accidents isolés. Ils sont le signe que notre pays réclame une nouvelle manière d’exercer le pouvoir, une manière où l’éthique redevient une obligation, où la probité n’est plus négociable, et où la discipline constitue le socle d’une gouvernance durable.

Notre peuple n’attend pas des discours flamboyants. Il attend un comportement juste, une attitude droite, un sens élevé du devoir. Il veut sentir que ceux qui ont reçu la charge d’agir en son nom méritent réellement sa confiance. Car la confiance ne se demande pas : elle s’inspire. Et elle ne peut s’inspirer que par l’exemplarité.

Dans les quartiers, dans les mosquées, dans les marchés, dans les foyers, une question revient avec insistance : Qui aujourd’hui incarne véritablement la droiture ? Cette interrogation n’est pas dirigée contre qui que ce soit. Elle exprime simplement un besoin profond : celui de retrouver des repères, des modèles de conduite, des responsables capables de démontrer que l’intérêt national peut encore primer sur les ambitions personnelles.

Chaque grande Nation connaît un moment où elle doit revenir à l’essentiel. Pour nous, cet essentiel s’appelle discipline, responsabilité, paix et droiture. La discipline pour assurer l’ordre et la stabilité dont tout État a besoin pour avancer. La responsabilité pour rappeler que servir le public est un engagement sacré qui se vit au quotidien. La paix pour protéger notre Nation des fractures et des dérives, et pour maintenir cette cohésion qui fait notre force. La droiture pour que chaque citoyen puisse croire à nouveau en la justice et en la transparence.

Nous entrons dans un cycle où la Côte d’Ivoire aura besoin d’hommes et de femmes capables de porter ces valeurs non pas par opportunisme, mais par conviction profonde. Des hommes capables de marcher dans la lumière, même quand personne ne les regarde ; capables de dire la vérité, même lorsqu’elle dérange ; capables d’élever la barre morale du pays, même lorsque certains voudraient l’abaisser pour servir leurs intérêts.

Nous n’avons pas besoin de diviser. Nous n’avons pas besoin de chercher des coupables. Nous avons besoin de nous élever. Et lorsqu’un pays décide de s’élever, rien ni personne ne peut arrêter son ascension.

Lorsque les fondations d’un système s’érodent, lorsque la confiance s’effrite, lorsque les comportements se délitent, l’histoire appelle toujours un souffle nouveau, une autre manière d’incarner l’autorité, une nouvelle génération de dirigeants qui ont compris que la morale d’un pays est le premier pilier de sa progression. Et aucun modèle de développement ne peut tenir si la base morale est fissurée.

La Côte d’Ivoire a besoin d’un pacte moral nouveau. Un pacte qui réconcilie la citoyenneté avec la gouvernance. Un pacte qui réhabilite la discipline et la responsabilité comme moteurs de la modernité ivoirienne. Un pacte qui replace la paix au cœur des ambitions publiques. Et un pacte qui redonne à la droiture sa place première dans la construction nationale.

Je crois profondément que nous avons, en nous, la force de bâtir cette nouvelle étape. Nous sommes capables de nous élever au-dessus des fragilités du moment et de retrouver l’élan collectif qui a toujours fait notre grandeur. Chaque Ivoirien, chaque responsable, chaque acteur public doit participer à ce mouvement.

Nous n’avons pas besoin de diviser. Nous n’avons pas besoin de chercher des coupables. Nous avons besoin de nous élever. Et lorsqu’un pays décide de s’élever, rien ni personne ne peut arrêter son ascension.

La Côte d’Ivoire mérite une gouvernance disciplinée, apaisée, tournée vers le bien commun, capable de restaurer la confiance et de protéger l’avenir. Marchons ensemble vers cette exigence nouvelle. Pour nos enfants. Pour notre dignité. Pour notre paix. Pour notre Nation.

Paix – Discipline – Responsabilité : les fondations du renouveau ivoirien.

Fait à Abidjan, le 5 décembre 2025